Depuis sa création il y a 21 ans, l’Assemblée des Femmes a placé la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes au cœur de son combat.
Les violences faites aux femmes, qu’il s’agisse du harcèlement sexuel, des violences conjugales ou du viol sont une expression de ces inégalités contre lesquelles nous nous mobilisons.
Plus encore, l’acceptation sociale de la prostitution et sa perpétuation constituent un obstacle à l’égalité entre les sexes. La prostitution concerne à 80% des femmes, à plus de 80% étrangères ; les clients sont dans leur quasi-totalité des hommes. La prostitution revient à imposer un acte sexuel par le pouvoir de l’argent ; elle banalise la violence à l’encontre de plusieurs dizaines de milliers de femmes, au prétexte de soi-disant « pulsions » masculines et d’une prétendue liberté sexuelle.
Le rapport Olivier adopté à l’unanimité par la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale et les récentes études publiées sur cette question attestent que la prostitution constitue une violence faite aux femmes. Il est maintenant temps de passer aux actes et de voter une loi abolitionniste globale qui place la France aux côtés des personnes prostituées et responsabilise les auteurs de ces violences : par le renforcement de la lutte contre les réseaux de proxénétisme et des saisies sur leurs avoirs mais aussi par une responsabilisation des clients.
Ce Rapport, qui avalise et complète le rapport Bousquet-Geoffroy publié en 2011, définit quatre piliers nécessaires pour agir globalement :
– mieux lutter contre les réseaux de traite et de proxénétisme
– accompagner durablement les personnes prostituées, en aidant celles qui le souhaitent à sortir de la prostitution
– renforcer l’éducation à la sexualité et la prévention
– responsabiliser les clients et pénaliser l’achat d’actes sexuels.
Ce sont ces orientations qui doivent permettre d’aboutir à une proposition de loi globale à inscrire dès à présent à l’ordre du jour parlementaire !