Contre toutes les violences faites aux femmes, nous défilerons le 23 novembre

Féministes, engagées contre toutes les violences patriarcales, nous défilerons le 23 novembre prochain dans le cadre des mobilisations autour de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Cette mobilisation est celle de la sororité avec les victimes, de la colère contre les agresseurs, de l’urgence face au décompte macabre des féminicides et des infanticides.

Cette manifestation n’est toutefois pas celle de l’unité, et nous l’assumons.

Parce que nous sommes féministes, notre place est dans la rue le 23 novembre. Parce que nous sommes abolitionnistes, nous sommes convaincues que le système prostitutionnel est constitutif de la domination masculine, et que défendre le droit des hommes à acheter le corps des femmes est une violence de plus dans le cortège de la haine misogyne.

Notre féminisme est celui de la défense des victimes du système prostitutionnel et de l’inaliénabilité absolue du corps humain.

Dès lors, comment défiler derrière ou à côté de cortèges dont les mots d’ordre comportent la réglementation de la location du corps des femmes aux fins d’assouvir le plaisir masculin ?

Ce dilemme se pose chaque année avec davantage d’acuité. La clarification est nécessaire pour la lecture politique des enjeux féministes. En tant que militantes féministes, nous serons dans les cortèges de mobilisation dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

En tant que militantes abolitionnistes, cette présence ne constitue pas un soutien aux organisations qui ne reconnaissent pas la prostitution comme une violence de genre et qui ne placent pas la protection des femmes face à toutes les violences sexuelles qui leur sont infligées au premier plan.

Premier·e·s signataires

Laurence Rossignol, sénatrice socialiste du Val-de-Marne
Céline Thiébault-Martinez, députée socialiste de Seine-et-Marne

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