En réaction aux multiples agressions qui se sont exercées contre des femmes à Cologne et dans d’autres villes d’Allemagne, lors du nouvel an, l’Assemblée des Femmes tient à exprimer, par le Communiqué de Presse ci-dessous, son soutien aux femmes agressées, et dénonce en outre les manipulations à l’œuvre, quelles qu’elles soient, ainsi que les dangers de l’idéologie salafiste.
Elle soutient l’appel des collectifs féministes à un rassemblement à Paris :
Fontaine des Innocents (M° Les Halles)
lundi 18 janvier à 18h30
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COMMUNIQUE DE PRESSE du 18 janvier 2016 communique._adf_cologne_18.01.16.pdf
Ce qui s’est passé à Cologne et dans d’autres villes allemandes dans la nuit du 31 décembre 2015 – des agressions sexuelles à grande échelle contre les femmes par des hommes étrangers, dans un contexte de débordement des services de police – est effroyable.
Solidaire des 500 femmes victimes, l’Assemblée des Femmes exige que la clarté soit faite et que les auteurs soient punis.
Le traitement médiatique et politique qui a suivi nous rappelle combien les violences sexistes restent encore aujourd’hui minorées, combien, de manière insidieuse, les femmes victimes sont encore culpabilisées, coupables d’être là, dans l’espace public, de croiser le chemin des agresseurs…
Si les réfugiés qui, il faut le rappeler, fuient la barbarie, doivent être accueillis et aidés, ceux qui ont commis ces actes odieux, quels qu’ils soient, doivent être désignés et jugés.
Il faut cependant également dénoncer les manipulations possibles de groupes extrémistes, qu’il s’agisse de l’extrême droite ou des extrémistes islamistes, dont on sait les motivations et les buts poursuivis par les uns et les autres.
Au-delà de la question des réfugiés, du déracinement et de l’infiltration de groupuscules délinquants, il est grand temps de dénoncer l’impact, en Occident comme en Orient, de l’idéologie islamiste salafiste, de montrer comment elle imprègne les esprits, comment elle est devenue un référentiel qui influence les modes de penser et de vivre de populations de plus en plus nombreuses.
Rappelons-nous les prêches de certains imams, tels Rachid Abou Houdeyfa, imam de la mosquée de Brest, proche du Collectif contre l’islamophobie en France, qui enjoint sur les réseaux sociaux aux femmes musulmanes de porter le voile «islamique», sous peine d’encourir les feux de l’Enfer dans l’au-delà et de subir des agressions sexuelles en ce bas-monde: «Si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là.»
Combien de femmes dans nos quartiers populaires, dans nos villes, sont de plus en plus dans l’évitement, dans la peur du harcèlement et s’excluent de fait de la fréquentation de nombreux lieux? Combien finissent par céder au voilement pour avoir la paix? Combien espèrent ainsi gagner en respect? Combien de petites filles sont éduquées dans l’acceptation de la privation de leurs libertés?
Si les pouvoirs publics mettent en œuvre de manière forte et déterminée dans les domaines relevant de leur responsabilité, des politiques de lutte contre le terrorisme et le djihadisme, les apôtres du relativisme culturel, en imposant leur lecture simplificatrice, enferment les musulmans dans un processus de victimisation et les non-musulmans dans la culpabilisation. En travestissant le racisme anti arabe bien réel en «islamophobie», ils finissent par rendre inaudibles tous ceux dont la vigilance, les analyses et l’action politique contrecarrent les stratégies des différents relais islamistes.
Ces relais, très actifs tant dans le prosélytisme que dans la mobilisation contre ce qu’ils appellent «l’islamophobie», rallient à leur cause de nombreux groupes de militants de gauche, de l’antiracisme et des droits humains, avec d’autant plus d’efficacité que le contexte actuel est marqué à la fois par la montée de l’extrême droite et de ses attaques haineuses contre les arabes et les musulmans, et par une certaine désincarnation de la laïcité, quotidiennement remise en cause.
Ainsi, la pression des assignations communautaires que subissent les femmes (même dans le consentement), qui, in fine, travaillent la société tout entière, est considérée non pas comme porteuse d’inégalités entre les femmes et les hommes, de divisions et de replis communautaristes de plus en plus prégnants, mais, paradoxalement, dans une vision influencée par le modèle anglo-saxon, comme facteurs d’une diversité et «d’accommodements raisonnables», qui sociologiquement et historiquement ne sauraient être en cohérence avec notre construction de la République et de la laïcité.
Solidaires avec les femmes agressées en Allemagne, nous le sommes aussi de celles qui partout dans le monde se battent contre les intégrismes et l’obscurantisme, avec pour boussole l’espoir de construire à leur tour une société démocratique, laïque et d’égalité.
Contact :
Fatima LALEM, Secrétaire Générale
Geneviève COURAUD
06 61 34 75 73
Site de L’Assemblée des Femmes
