J’en conviens, le pavé est important (456 pages). Mais alors, quel morceau d’architecture et de culture !
Pascal PICQ est un universitaire, paléoanthropologue, et une question le taraude : pourquoi l’espèce humaine est-elle la seule des espèces animales à tuer ses femelles ? D’abord, il s’agit pour lui de vérifier scientifiquement cette assertion, puis tenter d’en comprendre les raisons et origines. Pour cela, il va croiser plusieurs méthodes scientifiques :
Tout d’abord, la comparaison entre l’espèce humaine et les espèces animales qui lui sont les plus proches : les comportements individuels et collectifs, les éventuelles stratégies des femelles vis-à-vis des mâles en général, selon qu’ils sont dominants ou dominés, leurs capacités à élaborer d’éventuelles collaborations pour contourner leur agressivité, et en fait l’ensemble des pratiques de ces différentes sociétés animales, plus ou moins bien intentionnées envers leurs femelles.
A cette étude, Pascal PICQ croise une méthode d’ordre ethnologique : l’étude des dernières sociétés dites primitives, celles qui pourraient relater de quelle profondeur de l’histoire humaine provient l’agressivité masculine, humaine pour le coup, envers les femmes.
Ses conclusions sont sans appel : l’agressivité masculine envers les femmes est universelle, même si les raisons peuvent en différer selon les sociétés, les intérêts économiques, de pouvoir et/ou sexuels qui y prévalent et elle provient du fond des temps, même s’il préconise de remettre en cause l’image d’Epinal présentant la femme des cavernes comme reléguée à la seule sphère domestique.
Je recommande ardemment cette lecture aux ami.es de l’Assemblée des Femmes. Pensez à prévoir plusieurs surligneurs : un seul ne vous suffira pas !
Claire DONZEL