La trêve des confiseurs approche.
Ce qu’on appelle trêve n’en est plus du tout une : quand on enfile les lunettes de l’égalité, on s’aperçoit que la trêve ne va pas concerner tout le monde.
Les femmes mères de famille, celles qui gèrent l’intendance à la maison, l’accueil de la famille qui arrive, où chacun·e va dormir, ce que chacun veut ou peut manger, celles qui vérifient que les lits sont faits pour que les cousin·es puissent tous·tes dormir dans la même chambre. Celles aussi qui vont s’assurer que les cadeaux sous le sapin seront suffisants, si leur mari a pensé à acheter un cadeau pour belle maman (voire l’acheter à sa place), tout ça en s’assurant que le chat ne fasse pas tomber le sapin toutes les 3 minutes.
Et quand on est féministe, on milite aussi pendant les repas de famille. Vous savez ce moment où toutes les femmes se lèvent quand il faut débarrasser et prennent part au rangement ou ménage ? Ce moment où le vieil oncle sort une bonne blague sexiste et qu’on a envie de lui envoyer la corbeille de pain à la figure ? Où on explique, on fait face aux ricanements, aux « les féministes ça va de quoi vous vous plaignez ? » Ou alors qu’on fait diversion en faisant semblant de s’intéresser au foot ou aux voitures.
La double peine pour les mères de famille féministes : gérer l’organisation et faire de la pédagogie pour essayer de planter des graines et amorcer des prises de consciences autour de soi.
Que ces fêtes de fin d’années soient féministes et sorores, soyons des allié·es pour les femmes autour de nous pour que cette trêve soit celles de toutes.
Yasmine El Jaï